Qu'est-ce que le glaucome ?
Les principaux types de glaucome
Symptômes et facteurs de risque
Diagnostic et examens
Traitements du glaucome
Glaucome et maintien à domicile : sécuriser le quotidien
Prévention et ressources
Protéger sa vue, c'est aussi protéger son autonomie
Questions fréquentes sur le glaucome
Invisible, indolore, mais redoutablement progressif, le glaucome est une maladie qui s'installe souvent sans prévenir. En France, cette maladie chronique touche plus d'un million de personnes, et la moitié l'ignore encore.
Ce trouble, marqué par une atteinte du nerf optique, provoque une altération progressive de la vision, d'abord à la périphérie, puis au centre, jusqu'à la cécité si aucun traitement n'est entrepris. Le responsable ? Une pression intraoculaire trop élevée qui endommage les fibres nerveuses de la rétine. Pourtant, détecté à temps, le glaucome n'est pas une fatalité : collyres, laser ou chirurgie permettent aujourd'hui de stabiliser son évolution et de préserver une qualité de vie optimale.
À travers cet article, découvrez comment reconnaître les premiers signes, comprendre les mécanismes de cette pathologie oculaire complexe et, surtout, agir avant qu'il ne soit trop tard.
Le glaucome désigne un ensemble de maladies oculaires caractérisées par une détérioration progressive du nerf optique. Ce nerf transmet les informations visuelles de l'œil au cerveau à travers la rétine, structure sensible qui capte la lumière. Ses dommages, irréversibles, se traduisent par une perte du champ visuel.
Dans la majorité des cas, cette dégénérescence résulte d'une augmentation de la pression intraoculaire excessive. L'œil contient un liquide transparent appelé humeur aqueuse qui circule en permanence pour nourrir les structures oculaires à l'intérieur de l'œil. Lorsque ce liquide s'évacue mal, la pression augmente et comprime progressivement les fibres du nerf optique et de la rétine, provoquant une véritable neuropathie optique progressive responsable de la perte de vision.
La maladie touche particulièrement les personnes de plus de 40 ans, avec une prévalence de 1 à 2% de la population au-delà de 45 ans. Cette proportion grimpe à 10% après 70 ans et fait partie des maladies courantes liées au vieillissement.

Le glaucome à angle ouvert (ou glaucome chronique) représente 80 à 90% des cas. Il s'agit du glaucome primitif le plus fréquent. Le trabéculum, structure d'évacuation, s'encrasse progressivement. Cette forme évolue lentement, sur plusieurs années, sans symptôme apparent.
Le glaucome à angle fermé (ou glaucome aigu) constitue une urgence ophtalmologique nécessitant une prise en charge immédiate à l'hôpital. L'iris vient brusquement bloquer l'angle d'évacuation, provoquant une montée brutale de la pression avec douleur oculaire intense, vision trouble, maux de tête, œil rouge, nausées et vomissements.
D'autres types de glaucome existent : le glaucome juvénile apparaît entre 10 et 35 ans, souvent avec une atteinte familiale. Le glaucome congénital, présent dès la naissance, nécessite une opération précoce. Ces formes rares représentent moins de 5% des cas.
Le glaucome a mérité son surnom de "voleur silencieux de la vue". Pendant des années, aucune douleur ni gêne visuelle ne se manifeste. La perte visuelle commence par la périphérie du champ de vision, épargnant longtemps la vision centrale. Le cerveau compense remarquablement ces zones aveugles périphériques. Les personnes atteintes ne remarquent généralement rien tant que 40% des fibres du nerf optique ne sont pas détruites.
Progressivement, le champ visuel se rétrécit de façon concentrique, créant une vision "en tunnel" qui évolue vers une déficience visuelle parfois sévère si le glaucome n'est pas pris en charge. Les difficultés apparaissent alors : heurter des objets sur les côtés, ne pas voir une voiture arrivant latéralement, manquer une marche d'escalier. Cette altération de la vision périphérique caractérise l'évolution du trouble.
Plusieurs facteurs de risque augmentent la probabilité de développer un glaucome :
Le diagnostic précoce du glaucome représente l'enjeu majeur. Plus la détection intervient tôt, plus les traitements préservent efficacement la vision. Les examens sont simples, rapides et indolores.
La mesure de la pression intraoculaire (tonométrie) utilise un souffle d'air indolore sur l'œil. Une pression supérieure à 21 mmHg attire l'attention et indique une possible hypertonie oculaire. Cet examen vérifie la tension à l'intérieur des yeux.
L'examen du fond d'œil permet d'observer directement le nerf optique après dilatation de la pupille. L'ophtalmologiste recherche une excavation anormale de la papille optique, signe de perte de fibres nerveuses. Cet examen évalue également l'état de la rétine.
L'analyse du champ visuel (périmétrie) détecte les zones de perte visuelle. L'examen dure 5 à 10 minutes par œil et révèle les atteintes, même minimes et non perçues au quotidien.
Le glaucome ne se guérit pas, mais se contrôle efficacement. Les traitements visent à baisser la pression intraoculaire pour stopper ou ralentir la progression de la maladie.
Les collyres antiglaucomateux constituent la première ligne de traitement du glaucome. Instillés quotidiennement dans les yeux, ils agissent en réduisant la production d'humeur aqueuse ou en améliorant son drainage. Ces médicaments représentent le traitement de référence initial.
Les analogues des prostaglandines, instillés une fois par jour le soir, représentent le traitement de référence. Ils réduisent la pression de 25 à 35% et restent bien tolérés.
L'observance thérapeutique détermine le succès du traitement. Instiller régulièrement ses collyres, sans oubli, préserve efficacement la vision. Un traitement irrégulier équivaut à une progression de la maladie et à une altération croissante du champ visuel.
Lorsque les collyres ne suffisent plus, la chirurgie au laser (trabéculoplastie) stimule le trabéculum pour améliorer le drainage. Réalisée en consultation externe, la séance dure 5 à 10 minutes et réduit la pression de 20 à 30% chez 70 à 80% des patients.
La chirurgie intervient en dernier recours. La trabéculectomie ou la sclérectomie profonde crée une nouvelle voie d'évacuation pour l'humeur aqueuse. L'efficacité de ces opérations atteint 70 à 90% à un an. Dans les cas complexes nécessitant une intervention importante, l'opération se déroule à l'hôpital avec un suivi post-opératoire rigoureux.
Le glaucome modifie progressivement la perception de l'environnement. La perte du champ visuel périphérique transforme le domicile familier en espace potentiellement accidentogène. Des solutions concrètes existent pour sécuriser l'environnement et maintenir l'autonomie.
La perte progressive du champ visuel périphérique crée des "angles morts". Les objets situés sur les côtés, les marches d'escalier en vision latérale, les meubles dépassant sur la trajectoire ne sont plus perçus. Cette situation multiplie les risques de chutes.
Les déplacements nocturnes représentent un danger particulier. Plus de 60% des chutes à domicile chez les seniors surviennent la nuit ou au petit matin. Se lever pour aller aux toilettes combine plusieurs facteurs de risque : faible luminosité, désorientation au réveil, champ visuel déjà réduit.
Au-delà des risques physiques, cette situation génère une anxiété croissante. La peur de tomber conduit progressivement à limiter ses déplacements et sorties, favorisant l'isolement social.
Des aménagements simples transforment le domicile en espace sécurisé :
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Malgré tous les aménagements, le risque zéro n'existe pas. Disposer d'un moyen d'alerte rapide constitue un élément essentiel de sécurité pour les personnes atteintes de glaucome, particulièrement exposées aux chutes dues à la réduction du champ visuel.
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La prévention repose sur deux piliers essentiels :
Le dépistage régulier constitue l'arme la plus efficace, tout comme pour la DMLA, autre maladie dégénérative de la rétine pouvant conduire à une perte de vision centrale irréversible. Détecter la maladie avant l'apparition de symptômes permet d'initier un traitement alors que le nerf optique est encore peu endommagé. Un contrôle tous les deux ans après 40 ans, annuel après 65 ans, protège efficacement votre vision à travers des examens simples des yeux.
L'hygiène de vie contribue à réduire les risques : activité physique régulière, contrôle du diabète et de l'hypertension, protection contre les UV, arrêt du tabac. Ces mesures complètent, mais ne remplacent jamais le traitement spécifique.
L'Association France Glaucome propose des informations fiables et met en relation les personnes concernées.
L'Association Valentin Haüy accompagne les personnes malvoyantes avec des aides techniques, formations et soutien psychologique.
Le glaucome, bien que sérieux, n'est plus une fatalité. Les progrès thérapeutiques permettent de préserver la vision dans l'immense majorité des cas, à condition de respecter trois principes fondamentaux :
Au-delà du traitement médical, vivre sereinement avec un glaucome repose sur une approche globale associant surveillance, traitement rigoureux, adaptation de l'environnement et maintien du lien social.
Si vous vous inquiétez pour un proche ou pour vous-même, agissez maintenant. Prenez rendez-vous chez un ophtalmologiste pour un bilan complet. Découvrez nos solutions de téléassistance adaptées aux personnes malvoyantes. Renseignez-vous sur les aides financières disponibles pour aménager le domicile.
Votre vision mérite cette attention. Votre autonomie mérite cette protection.
Oui, le glaucome présente une forte composante héréditaire. Avoir un parent direct atteint (père, mère, frère ou sœur) multiplie votre risque de glaucome par quatre à neuf. Cette prédisposition génétique s'explique par la transmission de variations qui influencent la résistance du nerf optique et la structure du trabéculum.
Si un proche souffre de glaucome, informez votre ophtalmologiste : cette information orientera vers un dépistage précoce dès 35 ans au lieu de 40 ans. La dimension héréditaire ne signifie pas fatalité, mais justifie une surveillance adaptée pour détecter la maladie à un stade très précoce où le traitement reste le plus efficace.
La conduite reste envisageable avec un glaucome, sous réserve de conserver un champ visuel suffisant. La réglementation française exige un champ visuel horizontal d'au moins 120 degrés pour conduire. Votre ophtalmologiste évalue lors des consultations de suivi si vos résultats respectent ces normes.
En cas de limitation, un médecin agréé réalise un examen complet qui détermine si votre permis reste valide, se voit restreint (conduite de jour uniquement) ou suspendu. Cette évaluation vise votre sécurité et celle des autres usagers. De nombreuses personnes atteintes de glaucome bien contrôlé conservent la capacité de conduire pendant des années, même après 90 ans.
Non, aucun traitement naturel ne remplace les collyres, le laser ou la chirurgie prescrits pour contrôler la pression intraoculaire. Les études scientifiques ont évalué diverses substances (ginkgo biloba, myrtille, oméga-3, vitamines antioxydantes) sans démontrer d'efficacité suffisante pour stopper la progression du glaucome.
Néanmoins, certaines habitudes soutiennent la santé oculaire globale des yeux : consommation régulière de légumes à feuilles vertes, poissons gras riches en oméga-3, activité physique modérée (30 minutes de marche par jour).
Ces approches complémentaires enrichissent votre hygiène de vie, mais ne remplacent jamais votre traitement du glaucome. Poursuivez rigoureusement vos médicaments tout en adoptant ces habitudes favorables.
Oui, le glaucome multiplie le risque de chute de 40 à 80% chez les seniors. La perte de vision périphérique empêche de percevoir les obstacles latéraux : marches d'escalier, rebords de trottoir, meubles dépassant sur le trajet. Les déplacements nocturnes représentent la période la plus dangereuse, avec plus de 60% des chutes survenant la nuit lors du trajet vers les toilettes.
Les conséquences dépassent souvent la simple contusion : fractures, hospitalisation, perte d'autonomie. Des solutions préventives existent pour prévenir les risques de chute : amélioration de l'éclairage, veilleuses automatiques créant un chemin lumineux, élimination des obstacles, marquage contrasté des marches.
La téléassistance avec détection automatique de chute apporte une sécurité supplémentaire en déclenchant l'alerte même si la personne est inconsciente.
Un glaucome non traité évolue inexorablement vers la cécité totale et irréversible sur plusieurs années.
La progression suit un schéma prévisible : d'abord imperceptible, la perte débute par la périphérie extrême du champ visuel. Progressivement, le rétrécissement s'intensifie créant une vision "en tunnel" avec multiplication des accidents et chutes. L'impossibilité de conduire survient rapidement, suivie d'une dépendance croissante. Finalement, la cécité totale s'installe, affectant profondément l'autonomie et la santé mentale.
Cette évolution catastrophique se prévient entièrement par un traitement approprié et bien suivi. Les collyres, le laser ou la chirurgie stoppent efficacement la progression. La quasi-totalité des personnes traitées précocement conservent une vision fonctionnelle toute leur vie, soulignant l'enjeu vital de l'observance thérapeutique et du dépistage précoce.